La maîtrise des données est devenue prépondérante dans la gestion des entreprises. Avec des services et des logiciels de plus en plus complexes, les systèmes d’information (SI) ont besoin d’une architecture d’infrastructures numériques efficace. Comme pour la construction, un architecte de système d’information a pour missions de coordonner les différents intervenants et d’assurer la cohérence du projet. Il participe activement à la mise en place des solutions techniques et logicielles.
Digital : les nouveaux enjeux des systèmes d’information
Avec le développement des nouveaux usages numériques en entreprise, les systèmes d’information doivent pouvoir évoluer en permanence. La plus grande difficulté pour les architectes SI est de réussir à conserver une vision globale de l’infrastructure.
Une architecture qui accepte l’évolution
Le système d’information doit pouvoir se conformer aux évolutions des entreprises. Comme de plus en plus de projets utilisent les méthodes agiles, l’architecture doit répondre à ce besoin d’agilité. Il faut s’adapter pour :
- Les changements brusques de stratégie,
- Les bouleversements de certains usages,
- Les opérations de fusion/acquisition
- La croissance externe
- Le développement d’innovations.
Cybersécurité et partage de données
C’est l’un des enjeux majeurs des architectes SI : accepter les échanges de data via le Web, tout en maintenant un niveau de sécurité élevé. Le risque cyber augmente alors même que les entreprises multiplient l’utilisation de logiciels en mode Saas (hébergés à l’extérieur) ou avec stockage dans le Cloud (sur les serveurs distants). Ces briques accessibles à distance via les réseaux sont autant de failles potentielles pour les pirates informatiques. L’architecture SI doit prendre en compte cette nouvelle culture de l’utilisation de l’informatique qui comprend des accès à distance (télétravail, prestataires extérieurs).
Quelle différence entre architecture SI et informatique ?
L’architecture du système d’information prend en compte l’utilisateur et la donnée d’une manière globale. L’architecture informatique est un des éléments de cet ensemble. Elle utilise des process et des infrastructures informatiques qui peuvent devenir obsolètes, ce qui impose de modifier les configurations. C’est ainsi que l’hébergement de données mais aussi d’applicatifs à l’extérieur du réseau informatique interne de l’entreprise dans le Cloud et en mode SaaS a complètement transformé le métier d’hébergeur et d’administrateur réseau. Cette évolution remet en cause l’architecture informatique mais pas l’architecture du système d’information dans son ensemble. Celle-ci doit s’adapter aux changements matériels, logiciels et d’applications.
L’architecture dans les SI : quel lien avec le BTP ?
Le mot utilisé est le même pour la construction de bâtiments et la conception de systèmes d’information : l’architecture.
A l’origine de l’architecture, l’art de la construction
C’est bien le monde digital qui a récupéré ce vocable et ses déclinaisons (architecte notamment) au monde du BTP. Sans doute parce que, dans les deux cas, il faut savoir rassembler des éléments différents pour assurer le fonctionnement et l’équilibre d’un système complexe. Certains tentent même d’appliquer les fondamentaux du Traité de Vitruve De Architectura. Ce texte fondateur affirme que les 3 qualités d’une architecture réussie sont :
- La solidité (force ou pérennité) ;
- L’utilité ;
- La beauté.
Si les deux premières s’appliquent sans problème à un système d’information, la troisième semble un peu éloignée de la base d’une architecture SI. Mais c’est un point de vue.
Adopter une vision d’ensemble
Dans les deux métiers, l’architecte dispose d’une vision de l’ensemble et tire des plans. Dans le numérique, les plans sont représentés sous forme de cartographie. Mais surtout, le rôle de l’architecte est d’animer les différents corps de métier pour mener à bien le projet. Dans le numérique, on parle d’animation d’un écosystème. L’architecte SI va choisir les bons intervenants pour chaque étape du projet. Il est le garant de la transmission d’informations aux bons intervenants, au bon moment.
Garantir la cohérence de l’ensemble
Dans les deux secteurs, l’architecture permet d’obtenir une cohérence sur la réalisation finale. C’est aussi la garantie d’un suivi sur plusieurs années, même s’il n’existe pas de garantie décennale dans le numérique.
Et maintenant l’urbanisation !
Les acteurs du digital poussent aujourd’hui le mimétisme jusqu’à adopter un nouveau mot habituellement réservé au monde de la construction : l’urbanisation. Ce terme est utilisé pour évoquer les solutions d’évolution du système d’information, comme par exemple le passage en mode Saas pour des métiers de l’entreprise. L’architecte-urbaniste des systèmes d’information n’existe toutefois pas encore dans la nomenclature des métiers des SI.
Une architecture SI, plusieurs architectes
C’est l’une des différences avec le BTP : dans les systèmes d’information, plusieurs architectes peuvent intervenir sur tout ou partie de l’architecture SI.
L’architecte SI d’entreprise : expression du besoin
Il dispose de la vision la plus globale du système d’information et surtout de son application au service de la stratégie d’entreprise. Son rôle principal est de recueillir le besoin des différentes parties prenantes de l’organisation. C’est l’architecte d’entreprise qui établit la cartographie du système d’information en devenir. Il a besoin de compétences en gestion et stratégie, mais aussi d’une bonne maîtrise de chaque métier de l’entreprise.
L’architecte de solutions : résoudre les problématiques
Quand les besoins des différents métiers sont exprimés, l’architecte de solution trouve des moyens d’y répondre : il propose les solutions les plus adaptées aux usages. Il s’attache à permettre un dialogue, un échange, entre chacune des propositions. C’est la principale valeur ajoutée de la mise en place d’une architecture de système d’information : favoriser un accès fluide à la donnée.
Aussi, l’architecte de solutions a pour objectif de résoudre toutes les problématiques détectées par les différents services. Il doit connaître l’écosystème d’intervenants potentiels sur le projet.
L’architecte technique : le déploiement des applicatifs
Dernière brique de la mise en place de cette architecture : l’implémentation des différents outils. Après le recueil des besoins et la définition de solutions, il faut suivre le déploiement opérationnel. L’architecte technique dispose d’un ensemble important de plateformes, de logiciels et de méthodologies. À lui de faire des choix selon sa connaissance du projet d’architecture du système d’information. Il va prendre en compte :
- L’évolution probable du SI ;
- Les besoins des différents métiers ;
- Les compétences des différents utilisateurs dans la pratique des logiciels voire des outils informatiques.
Les compétences de l’architecte technique vont couvrir un champ assez large autour des évolutions des outils des systèmes d’information : de l’IoT (objets connectés) aux plateformes SaaS, en passant par la cybersécurité et la gestion du big data (données en masse). Normalement, il n’a pas à connaître le code informatique mais il peut avoir à évaluer la qualité du travail obtenu avec l’ingénieur en charge de la production d’un logiciel ou d’un script informatique.