Alors que 97 % des entreprises estiment que l’évaluation des soft skills a sa place lors d’un entretien d’embauche, tous les acteurs professionnels ont grandement intérêt à mieux connaitre ces compétences comportementales, à les développer et à les mobiliser au mieux selon la situation. Car ces soft skills sont de formidables vecteurs de performance individuelle et collective.
Miser sur les soft skills pour réussir professionnellement
Dans un monde en mutation continue qui engendre une révolution des organisations et des métiers, les compétences techniques (ou hard skills) ne suffisent plus. Les soft skills[1] , parce qu’elles permettent de s’adapter et d’imaginer des solutions nouvelles, se retrouvent aujourd’hui au cœur de la réussite individuelle et collective.
Pour répondre aux exigences des nouveaux métiers
Auparavant considérées comme de simples atouts, les compétences transverses telles le sens du travail en équipe, les aptitudes à communiquer ou à imaginer ou encore l’esprit critique sont aujourd’hui essentielles pour répondre aux enjeux actuels de transformation des organisations. Sans parler des indépendants et des free-lance, amenés à travailler sur des projets multiples pour divers clients.
Dès 2008, l’OCDE soulignait dans un rapport l’importance prévisible des soft skills dans la préparation des étudiants à la nouvelle économie mondiale.
C’est parce qu’elles répondent à des enjeux stratégiques mondiaux que les soft skills sont également mises en avant par le Forum économique mondial, dans son rapport prévisionnel au sujet des évolutions professionnelles par secteur et par pays.
Pour se former tout au long de la vie
Les transformations technologiques et sociologiques s’accélèrent : alors que selon l’institut pour le futur, 85 % des emplois futurs n’existent pas encore, les capacités d’adaptation et d’apprentissage ne sont plus une option. Savoir se remettre en question, se former soi-même ou en formation continue devient de plus en plus vital. Il faut apprendre vite et tout au long de sa vie professionnelle.
Ces facultés correspondent à des compétences douces, lesquelles ne se périment pas, contrairement aux diplômes ou aux savoirs académiques. La durée de vie illimitée des softs skills en fait donc une clé essentielle de réussite et d’évolution professionnelle.
Pour mettre en œuvre de nouveaux modes de recrutement et de management
Les soft skills sont plus difficiles à évaluer que les hard skills, c’est pourquoi les recruteurs et managers RH innovent et expérimentent des tests, des serious games ou encore des formations basées sur les neurosciences.
Selon Caroline Vène[2], pour améliorer la performance collective, les décideurs doivent en effet apprendre à repérer les forces de chaque collaborateur ou candidat. En psychologie positive, les forces correspondent aux talents faciles à mobiliser : ces soft skills diffèrent selon la personnalité et l’expérience de chacun. Le fait de les connaître permet de les valoriser au mieux et de se sentir performant, à sa place dans l’organisation.
« La question est de savoir comment chacun mobilise ses capacités de savoir-être en fonction d’un environnement et d’une situation donnés. »
Caroline Vène
Par exemple, le spécialiste leader de la réparation de pare-brise automobile, mise depuis des années sur les compétences douces de ses collaborateurs. Plus qu’un diplôme, ce sont des qualités de sens du service client et d’habilité manuelle qui sont recherchés, avec notamment des tests de mise en situation pour le recrutement des techniciens vitrage, lesquels sont ensuite formés en interne. La directrice du Leadership et de l’Engagement résume cette stratégie dans un communiqué :
« Nous sommes ainsi persuadés que c’est l’état d’esprit des collaborateurs qui fait la différence auprès des clients et permet d’assurer une qualité de service de haut niveau. »
Les soft skills sont en partie de ce qui différencie les humains des machines : chaque personne possède sa combinaison unique de talents comportementaux et relationnels. Selon notre degré de motivation, nous pouvons mobiliser ces capacités dans le monde professionnel de manière plus ou moins efficace. Tout l’enjeu est là : bien identifier ses forces et choisir un environnement de travail permettant de les faire grandir et de les valoriser au mieux.
[1] Lien vers l’article 1 dédié aux Soft Skills
[2] Directrice pédagogique des programmes Leadership et transformation du département Executive Education de CentraleSupélec, Associée Fondatrice de Iwips.